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Les transitions écologiques et sociales
15 octobre 2013
Nous entendons beaucoup parler de transition… transition énergétique, transition écologique, transition économique. Mais de quoi s'agit-il ? Nous allons essayer ici d'amener des éléments pour nourrir une reflexion sur la question des transitions écologiques et sociales.
Les transitions écologiques et sociales
Nous entendons beaucoup parler de transition… transition énergétique, transition écologique, transition économique. Mais de quoi s'agit-il ? Nous allons essayer ici d'amener des éléments pour nourrir une reflexion sur la question des transitions écologiques et sociales.
Une transition…
C'est un passage, un état transitoire d'une situation vers une autre.
Une phase de transition peut être compliquée, difficile, passionnante, riche, facile, agréable,…
Le mot transition ne présage aucunement de comment se passe la transition. Mais il informe qu'il s'agit d'un changement de nature importante, soit graduel soit brutal, d'un état vers un autre.
…Écologique…
Nos sociétés, nos modes de vie utilisent actuellement de grandes quantité de ressources non renouvelables (ou renouvelable sur de très longues périodes de temps). Les minéraux (fer, cuivre,…), certaines ressources énergétiques (pétrole, gaz,…), et des roches (calcaire,…) sont utilisées en grande quantité par l'industrie, le secteur de la construction, l'agriculture, et les consommateurs directement. Ces ressources ont été “produites” par des phénomènes géologiques sur des échelles de temps beaucoup plus importantes que celle de la vie humaine, nous pouvons les considérer comme non renouvelables à notre échelle de temps. Leur extraction a un rythme soutenu risque de générer des situations de pénurie pour les générations à venir (et peut être même pour nos générations).
Nous utilisons aussi des ressources renouvelables, produites par des écosystèmes variés. Il s'agit par exemple du bois, de l'eau douce, des produits de l'agriculture, mais encore de l'oxygène. Les modes d'utilisation, d'extraction ou de production de ces ressources renouvelables mettent en danger dans de nombreux cas le fonctionnement des écosystèmes de notre planète.
Ainsi, par exemple, les poissons pêchés en mer et en rivière se renouvellent à un rythme variable, mais connu, selon les espèces et leurs conditions de vie. La pollution maritime (transport maritime, villes côtières,…) et des activités de pêche souvent mal encadrées mettent en danger le renouvellement naturel de nombreuses espèces de poisson que nous risquons de voir disparaître. Les espèces maritimes sont ainsi des ressources mondiales qui nécessitent des accords internationaux et un contrôle coordonné à la fois pour réguler l'utilisation de leur espace de vie (la mer) mais aussi pour encadrer les activités d'extraction (la pêche). (http://wwz.ifremer.fr/peche/content/download/65040/873223/file/diagnostics%20et%20avis%202012%20novembre2012.pdf)
Nous produisons aussi en quantité importante de déchets. Ces déchets doivent être assimilés par les écosystèmes pour que nous puissions continuer à vivre sur la Terre. Mais le niveau de déchets que nous produisons actuellement excède largement les capacités des écosystèmes de la Terre à les assimiler.
Par exemple, un des “déchets” les plus communs est le CO2 (dioxyde de carbone) : nos voitures, notre industrie, notre chauffage, même notre respiration produit du CO2. Si l'écosystème Terre n'était pas en mesure d'assimiler le CO2 que nous produisons (ainsi que les animaux et les plantes) et de le transformer en oxygène, alors la terre deviendrait impropre à la vie (et donc aux Hommes). Hors nous produisons une quantité de CO2 de plus en plus importante, tellement importante que les écosystèmes de la Terre ne peuvent plus l'assimiler complètement. La proportion de CO2 augmente dans l'atmosphère, heureusement pas à un niveau capable d'affecter notre santé, mais tout de même en influençant directement le climat car il joue un effet de “serre”, contribuant à garder la chaleur sur Terre de manière plus importante. (voir les rapports du GIEC à http://www.ipcc.ch/home_languages_main_french.shtml#21)
Ainsi, les calculs de l'empreinte écologique (http://www.footprintnetwork.org/fr/index.php/GFN/page/trends/france/) montrent qu'il faudrait à la France au moins 3 fois plus de surface (et donc d'écosystèmes) pour produire les ressources renouvelables dont nous avons besoin pour vivre et pour assimiler les déchets que nous produisons. Si tous les “terriens” vivaient comme nous, il faudrait donc 4 Terres pour assouvir notre façon de vivre.
La transition écologique, c'est ce processus de réflexion visant à proposer des chemins pour passer de notre manière de vivre actuelle vers d'autres manières de vivre où nous consommerions des ressources renouvelables et produirions des déchets dans des quantités assimilables par les écosystèmes de notre planète.
Cela ne veut pas dire vivre moins bien, cela veut probablement dire vivre différemment, en consommant moins de ressources et en produisant moins de déchets.
**… et Sociale.**
Le monde dans lequel nous vivons est riche de sa diversité, mais aussi de ses contradictions. Il n'a jamais été aussi riche d'un point de vue financier, mais aussi probablement d'un point de vue culturel et social. Certaines ethnies et cultures tendent malheureusement à disparaître, mais de nombreuses autres formes de vie sont expérimentées, et les productions culturelles sont toujours plus diverses et foisonnantes.
Mais aussi riche notre monde soit-il, il n'en reste pas moins d'une grande violence sociale, économique, politique, culturelle. Une très grande partie de la population est en effet exclue ou marginalisée économiquement (de part leur très faibles revenus) et socialement (racismes, faible participation politique, accès limité aux services sociaux...). Alors que nous avons largement les moyens économiques et les capacités "sociales" de permettre à tous les humains de vivre heureux, la part de la population qui souffre, survie, lutte quotidiennement est, elle, toujours très importante.
De nombreuses sociétés, organisations, peuples recherchent une autre manière de "faire société", de vivre ensemble, en se basant sur des socles idéologiques variés selon les cultures :
- l'approche en terme de droit est dominante dans les pays occidentaux et au niveau international. Elle s'articule autour de textes fondamentaux qui précisent les droits élémentaires : droits de l'Homme, droits sociaux, culturels, politiques, économiques. Malgré des déclarations, conventions, traités,… signés par une large majorité de pays, ces droits fondamentaux sont peu respectés, ne serait-ce que dans notre pays (par exemple, le droit au logement n'est toujours pas appliqué en France, http://www.fondation-abbe-pierre.fr/index.php?id=742).
- Le “Buen Vivir” : cette approche latino-américaine propose une vision communautaire autour de la notion du bien vivre. Elle propose un ensemble de principes, de valeurs, de pratiques permettant à une communauté de vivre bien ensemble et en relation avec la nature. (http://en.wikipedia.org/wiki/Rights_of_Nature#.22Buen_Vivir.22)
- Le Bonheur National Brut : ce concept asiatique revoie notre Produit National Brut (qui structure bien des politiques dans le monde) à une approche plus large comprenant la perception de notre satisfaction par rapport aux aspects relationnels / affectifs, environnementaux, économiques, et culturels. Il propose ainsi une analyse plus fine des réussites et des échecs des politiques publiques en relation à ce qui fait notre bonheur (et pas seulement en relation à la croissance économique et à la création d'emploi). (http://en.wikipedia.org/wiki/Gross_national_happiness)
La transition sociale, c'est ce processus de réflexion visant à proposer des chemins vers d'autres manières de vivre ensemble en permettant à tous de s'épanouir personnellement, de vivre dignement et heureux ensemble. C'est cette quête, à la fois individuelle et collective, vers un meilleur partage de nos richesses (sociales, culturelles, économique) et un plus grand respect de notre diversité.

